Chaque mois, retrouvez sur le blog de Blockchainyourip un portrait de créateur. Ce mois-ci, Virginie Gaubert a accepté de répondre à nos questions, de nous parler de sa passion pour la broderie.
Peux-tu nous parler de toi et de ton parcours ?
En ce qui concerne mon parcours, je suis issue d’une formation de stylisme de mode à l’ESAA Duperré de Paris. J’y ai appris à expérimenter de manière très prolifique et généreuse et cela m’a très vite permis de comprendre que j’avais une appétence particulière pour le textile, la matière et les motifs.
J’aime aussi l’art et le dessin de manière plus générale, et il ne se passe pas un jour sans que je ne sorte mon crayon, le plus souvent la nuit qui est pour moi une période propice à la création. J’ai un besoin constant de créer, qui passe d’abord par le dessin, les formes, et je m’attache à donner du sens à mes créations. J’aime que chaque pièce créée ait une histoire à raconter, quelque chose à dire.
Sinon, dès la fin de mes études de stylisme, j’ai eu envie d’enseigner et j’ai passé mon concours pour devenir professeur d’arts appliqués, ce que je fais avec plaisir en parallèle de mon activité de créatrice.
Pourquoi la broderie ?
C’est très simple. J’aime la plasticité que provoque le fil brodé.
Les infinies possibilités de combinaisons de couleurs.
Une belle broderie, bien conçue et réalisée, valorise vraiment le dessin préalablement créé. Cela apporte une noblesse aux différents accessoires.
Mais au-delà de la broderie, ce qui importe dans mon travail, ce sont les designs. Fascinée par l’univers des symboles, je suis persuadée que les motifs que l’on porte peuvent être signifiants. Comme dans les cultures non occidentales où la force symbolique des motifs joue un rôle fondamental – je parle ici des motifs qui viennent parer les vêtements mais également des tatouages qui sont de véritables messages corporels – je souhaite ré-imprégner la mode de valeurs et de sens, que cette dernière semble avoir perdus au fil du temps.
Pour ma première collection, mon iconographie a été tirée de rencontres avec des personnes interviewées, qui m’ont transmis des parcelles de leur vie, que j’ai traduites sous forme de symboles et motifs, et qui sont devenus par la suite mes bijoux brodés.
Chaque bijou a donc quelque chose à révéler, une interprétation à offrir. C’est, au final, à chacun de l’imaginer, mais je laisse un indice sur mes packagings, une courte phrase, une poésie.
Par exemple, si vous voyez un œil dans ma collection, ce n’est pas seulement parce que l’œil est un motif tendance. Ma pièce emblématique, qui représente un œil qui pleure, est bien celui d’une personne réelle avec ses caractéristiques formelles spécifiques. Il symbolise son histoire personnelle que j’ai intitulé : « Ode à l’eau de ton œil ».
Pourquoi les bijoux ?
Les bijoux, tout simplement parce que j’aime ça, et parce que je pense que cet accessoire peut sublimer une tenue et apporter une touche d’originalité et d’élégance à un look.
Quel est le dernier projet sur lequel tu as travaillé ? Peux-tu nous parler de ton projet avec Adidas pour la Coupe du Monde Féminine de Football 2019 ?
Le dernier projet sur lequel j’ai concrètement travaillé est ma collaboration avec Adidas.
J’ai imaginé une collection d’écussons afin de célébrer la Coupe du Monde Féminine de Football et j’avais envie de rendre hommage aux footballeuses qui, sur le terrain, nous rendent tellement fiers !
Quand on voit des parcours comme celui de Marinette Pichon, grande figure du football féminin, que j’ai pu suivre depuis ses débuts à l’Olympique de St Memmie, la ville où j’ai grandi, on se dit qu’il était temps que le football féminin gagne ses lettres de noblesse et reçoive la médiatisation et la place qu’il mérite.
J’ai donc créé 3 designs brodés aux teintes tricolores, illustrant notamment les symboles de la victoire, le ballon rond, le regard des fans et la passion du foot.
En collaboration avec Adidas, mes écussons ont été proposés durant toute la durée de la Coupe du Monde, dans le flagship store des Champs Elysées ainsi qu’à la Défense, Nice et Lyon, où s’est déroulée la Coupe du Monde. Ainsi, les fans pouvaient venir agrémenter leurs tenues Adidas préférées avec mes écussons brodés, grâce à un service de customisation spécialement conçu pour l’événement.
As-tu des idées de projet pour l’avenir ?
J’ai énormément de projets, mais ceux qui me font le plus vibrer sont les collaborations avec les grandes marques. C’est une grande fierté pour moi que de voir mes créations associées à des marques renommées.
Je suis en train de rechercher également des déclinaisons de mon univers créatif sur d’autres produits, mais je ne vous en dis pas plus pour l’instant…
Récemment, je suis intervenue dans le cadre du Festival MIA3J, à Châlons en Champagne, festival dédié aux artistes féminines durant 3 jours. J’ai créé spécialement des designs, en rapport avec leurs chansons ou plus largement leurs univers créatifs.
J’ai réalisé les portraits graphiques de 11 chanteuses lors du festival et j’ai eu l’opportunité de les rencontrer afin de leur présenter mon travail et les questionner sur leur façon de l’interpréter. Les rencontres ont été très belles, les chanteuses très généreuses et ouvertes à l’échange. Certaines ont également porté les broderies réalisées à partir leurs portraits graphiques, notamment la talentueuse Elda Suryani du groupe Stars and Rabbits.
Ton expression clé ?
« Montre-moi ton bijou, je te dirai qui tu es ».
Peux-tu nous dire ce que t’apporte la solution BlockchainyourIP en tant que créatrice ?
BlockchainyourIP m’apporte une sécurité par rapport à mes designs et mes produits. Tous les jeunes créateurs ont toujours un peu peur d’être copiés. Cela me sécurise et me rassure de savoir que cette plateforme me permet de déposer et dater mes créations. A chaque nouveau design qui sort sur mon site, ou que j’envoie à d’éventuels collaborateurs, je dépose un fichier sur la plateforme.